Accrochée au chemin de halage et à l’étendue de l’étang de Clermont, la parcelle Robinson est une longue langue de terre, ancien dépotoir désormais en proie à une végétation dense et touffue. Dans cet endroit volontairement laissé à l’état de friche, la paysagiste Isabel Claus a érigé un délicat chemin de bois, fragile esquif de planches surélevé à 40 centimètres au-dessus du fouillis végétal. D’une longueur de 100 mètres, la passerelle étroite posée sur rondins traverse de part en part les fourrés jusqu’à arriver au contact de l’eau et un ponton pavé de tronçons de châtaignier, ouvert sur le marais. Mais faire pénétrer l’être humain dans l’«écrin» boisé des marais, espace à la faune et à la flore rares et aux dynamiques écologiques vulnérables, n’est pas sans risque. Si après un an de fréquentation, le chemin de bois semble avoir été bien compris, les déchets observés au sol signalent à la conceptrice que l’affirmation du lieu comme « écrin » de nature sauvage n’est pas suffisante : en 2011, Isabel Claus requalifie donc l’espace pour lui donner davantage d’intimité et ajoute une signalétique pour sensibiliser à la fragilité de la mégaphorbiaie. Objectif final, pérenniser le chemin et installer une placette de marché pour les hortillons.
L'artiste
Isabel Claus