L’île de la pépinière produit du saule, c’est sa matière première : derrière, l’idée de deux paysagistes, Fanny Anthoine-Milhomme et Jean-Philippe Teyssier, qui en visitant les Hortillonnages pour la première fois, se rendent compte qu’une technique d’encorbellement des rives, utilisant des planches pour enserrer les parcelles, a désormais pris le pas sur les traditions ancestrales ; clayonnage et fascinage. Efficace, puisqu’elle ne nécessite aucun entretien pendant sept ans, cette pratique moderne n’en est pas moins problématique pour la biodiversité de ce marais jardiné : en effet, elle supprime la berge, point de contact entre la terre et l’eau, et important réservoir de faune et de flore. Les paysagistes décident alors de proposer à la ville d’Amiens un territoire de service public, à la fois réserve de matériaux et zone d’expérimentation. Leur parcelle devient dès lors une véritable pépinière dédiée au maintien des berges, problématique principale des Hortillonnages. Plus de 3000 saules d’essences différentes – Triandra, Alba, Fragilis, Purpurea Daphnoides, Purpurea Elix, etc. – y poussent en bandes agricoles, conduites selon plusieurs modes, jolie mise en scène d’une production d’intérêt général.
L'artiste
Fanny Anthoine-Milhomme, Jean-Philippe Teyssier